[9] Portbou: Guerre civile et le régime nazi

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La guerre civile espagnole

Le 17 juillet 1936, le Général Francisco Franco ainsi que les militaires de droite essaient de renverser par la force le parti de la gauche républicaine. Des syndicats tels que le groupe anarcho-syndicaliste CNT appellent à une contre-offensive et proclament la révolution sociale. Une grande partie de la population monte sur les barricades pour défendre la République et la liberté. Alors que des États comme la France plaident pour une non-intervention, l`Allemagne nazie et l`Italie soutiennent Franco: La légion allemande Condor détruit Guernika et bombarde des villes catalanes comme Figueras. Joan Gubert i Macias, chroniqueur à Portbou, décrit l`ampleur de la destruction à Portbou:

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Close Portbou a été l`un des lieux les plus bombardés de Catalogne. Grâce à son statut frontalier, desservi par une énorme gare, il devient très vite une destination militaire importante. Les liaisons ferroviaires avec la France seront détruites afin de contrecarrer la fuite des réfugiés. La population à Portbou, démoralisée a survécu sans base économique et tant bien que mal au trafic ferroviaire et douanier, tous deux paralysés.
Des milliers de bénévoles se hâtent vers l`Espagne pour combattre le fascisme européen „à la veille de la seconde guerre mondiale“, les armes à la main. Et pourtant, après 3 ans de guerre civile, le 1er avril 1939, Franco est déclaré vainqueur: Les opposants et opposantes au régime seront massacrés, toute résistance – telle la guérilla urbaine à Barcelone ou le maquis dans les montagnes- sera étouffée. Franco mourra en 1975 seulement, entraînant une difficile transition démocratique; les assassins de la dictature seront impunis. Le traumatisme de la guerre civile et sa répression se font aujourd`hui encore sentir (3+4➘).

Retirada: Fuite devant le fascisme espagnol

Le 26 janvier 1939 Barcelone, l`une des dernières villes républicaines, tombe dans les mains des Franquistes . Des centaines de miliers fuient la victoire menaçante de Franco et prennent le chemin de l`exil vers la France.
Dans la région frontalière catalane, il n`y a pas de route, pas de chemin qui ne fourmillent pas d`êtres humains, écrit l`auteur Alvaro de Orriols, de Barcelone , C`est tout un peuple qui part! (5➘).
En peu de jours, près d`un million de personnes affluent vers la France, après des jours passés à la frontière fermée, blessées, traumatisées, portant des vêtements improvisés. Les lieux de traversée les plus importants sont La Jonquera/Perthus, où l`on peut trouver aujourd`hui le Museo Memorial del Exilio (le Musée mémorial de l`exil) (MUME) et Portbou (6+7➘). Jordi Front, directeur de MUME:

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Close 100.000 personnes ont fui Portbou. Les photos de Manuel Moros montrent le désespoir sur le visage des femmes. Des personnes âgées, des enfants et des soldats blessés. Des femmes et des hommes qui ont défendu la culture catalane ont dû fuir la répression franquiste.
La vie dans les camps d`internement le long de la côte française est dure: les gens se retrouvent sur le sable nu, entourés de barbelés, au début sans protection contre le vent et la pluie, épuisés, ils doivent lutter contre la famine et les maladies, afin de survivre. (8➘)

Luisa Miralles a fui à l`âge de 10 ans en franchissant la frontière de Portbou.

Pendant la seconde guerre mondiale, des exilés espagnols, hommes et femmes, seront soit déportés dans les camps de concentration (9➘), soit livrés à Franco, ou alors, ils combattront l`Allemagne nazie. Beaucoup n`en reviendront pas et mourront en exil.

La Gestapo et des troupes frontalières

En 1942, l`Allemagne nazie occupe aussi le sud de la France et renforce la surveillance à la frontière pyrénéenne. La caseta dels Alemanys se trouve sur les falaises entre Cebere et Portbou. C`est de là que les troupes allemandes surveillent la frontière.

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Close L`objectif de cette petite maison qui ressemblait à un bunker était de surveiller sans cesse la frontière et la côte. Les troupes allemandes avaient des mitrailleuses et à côté on trouvait un canon pointé en direction de la frontière.
L`Espagne franquiste sympatise avec Hitler, envoie même des troupes pendant la guerre tout en restant officiellement neutre. Son attitude envers les persécutés du régime nazi varie: d`abord, elle les tolère en négligeant les contrôles, puis elle renforce les internements et les livre à l`Allemagne, ensuite, elle libère très vite les prisonniers.
L`Espagne est détruite, les prisons sont remplies d`opposants au régime de Franco. L`arrestation des émigrés de passage qui partent pour l´Amérique ne forme pas un objectif déclaré du franquisme. Même la pression des alliés comme la Grande-Bretagne ou les USA ainsi que le déroulement de la guerre semblent efficaces. Et pourtant, les Nazis ont de plus en plus d`influence sur Franco. La Gestapo, la police secrète nazie, est présente en Espagne, les relations avec la police espagnole sont très étroites, le camp d`internement Miranda de Ebro sera même dirigé pour un temps par le SS Paul Winzer. À Portbou, la Gestapo a son bureau secret, camouflé:

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Close Le bureau de la Gestapo était à la Rambla et était déguisé en bureau commercial. En coopération avec les autorités locales, on surveillait le trafic à la frontière. Tout le monde le savait mais personne n´en parlait, car un climat de peur et de détresse régnait à Portbou.

Tout comme la dictature portuguaise de Salazar: Elle contrôle et surveille les fugitifs, mais les empêche à peine de franchir la frontière. Après la défaite de l`Allemagne, beaucoup de Nazis partiront pour l`Espagne (10➘).

Sources et liens externes

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  1. Georg Pichler: Gegenwart der Vergangenheit. Die Kontroverse um Bürgerkrieg und Diktatur in Spanien. Zürich 2013
  2. Walther L. Bernecker, Sören Brinkmann: Kampf der Erinnerungen. Der Spanische Bürgerkrieg in Politik und Gesellschaft 1936-2008. Nettersheim 2008
  3. Aujourd`hui, beaucoup d`organisations combattent l`oubli forcé , à la mémoire des victimes de Franco; voici deux d`entre eux: Asociación para la Recuperación de la Memoria Histórica , Federación Estatal de Foros por la Memoria
  4. L`institution Memorial Democratic du gouvernement de Catalogne a pour objectif de promouvoir le devoir de mémoire face à l`histoire.
  5. Alvaro De Orriols, Les Feux du Perthus, journal de l'exode espagnol, Toulouse, Éditions Privat, 2011. <
  6. Le musée de l`exil Museo Memoirial del Exilio (MUME) à la Jonquera: Programme éducatif du MUME:
  7. Grégory Tuban: Février / Febrer 1939 : La retirada dans l'objectuf de l'exili dins la mirada de Manuel Moros, Perpignan 2009
  8. L`exposition mémoriale du camp d`Argeles-sur Mer à Argeles:
  9. Ces Femmes Espagnoles de la Résistance à la Déportation. Témoignages vivants de Barcelone à Ravensbrück, Paris 1994
  10. Carlos Collado Seidel: España refugio nazi, Madrid 2005